Page:Theuriet - Gertrude et Véronique, 1888, 4e mille.djvu/200

Cette page n’a pas encore été corrigée

tenant plus, elle vint trouver la jeune fille et lui demanda sèchement son compte.

— Pourquoi voulez-vous quitter l’Abbatiale ? dit Gertrude.

Et comme entre ses dents la vieille grommelait qu’elle aurait trop à dire, si elle voulait répondre :

— Parlez ! je le veux ! s’écria mademoiselle de Mauprié.

— Eh bien ! je ne me soucie plus de rester à votre service, ni à celui de votre enfant !

Gertrude la chassa, et le soir même fit prier le notaire et le curé de passer à l’Abbatiale. Quand ils furent tous deux assis dans le salon, elle fit entrer Pitois et la nourrice avec le marmot ; puis, s’adressant aux deux notables du village :

— Messieurs, dit-elle, d’une voix ferme, vous connaissez les bruits qui circulent dans le pays : on prétend que je suis la mère de cet enfant… L’avez-vous cru, Monsieur le curé ?

— Moi ? s’écria le curé en levant les mains, me préserve le ciel de me laisser surprendre par des jugements téméraires !

— Et vous, Monsieur Péchenart, l’avez-vous cru ?