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qui demandait sa nourrice. Elle courut à lui, le prit dans ses bras et le couvrit de caresses et de larmes.

— Pauvret ! lui disait-elle, tu es la cause innocente de mes chagrins, mais je ne t’en veux pas… La promesse que j’ai faite à ton grand-père et à ta mère est le seul lien qui me rattache à la vie… Va, je ne t’abandonnerai pas… Tu seras ma seule consolation !

Xavier, pendant ce temps, rentrait chez lui dans un état à faire pitié. Il était à la fois irrité et désespéré. En franchissant le seuil de l’atelier, il vit les vases de faïence encore garnis des branches de houx dont il les avait parés pour fêter Gertrude. Il arracha les rameaux verts et les foula aux pieds ; puis il jeta un marteau tout au travers du panneau qu’il était en train de sculpter.

— Plus de travail ! murmurait-il, plus de rêves, plus rien !

Et, ne pouvant plus supporter la vue de l’atelier qui lui rappelait tout ce qu’il voulait oublier, il s’enfuit dans les bois.

Il allait comme un fou, cherchant à ne plus penser, ou du moins à secouer et à confondre ses pensées par l’agitation d’une course fiévreuse. Il plongeait au plus épais du fourré ; les branches