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vive rougeur lui remonta au front, toute sa fierté se révolta.

— Vous l’avez cru… et vous osez me le dire !

— Je ne suis pas le seul… Les demoiselles Pêche, ma mère et tout le village vous accusent.

— Vous l’avez cru ? répéta-t-elle atterrée.

— Ah ! je voudrais ne pas le croire ! D’où sort cet enfant ?… Expliquez-vous ; j’ai le droit de savoir la vérité… Je l’exige !

— Vous exigez maintenant !…

Elle sourit amèrement, puis faisant un effort pour se contenir, elle ajouta :

— Je n’ai rien à vous dire.

— Quoi, vous refusez de répondre aux accusations répandues contre vous ?

— Je les méprise.

— Mais votre famille… mais moi !… nous méprisez-vous aussi ?

— Je n’ai qu’une réponse à vous faire, répliqua-t-elle avec fierté, c’est que je ne suis pas la mère de cet enfant.

— Mais enfin vous savez d’où il vient ? Vous pouvez prouver votre innocence ?…

Elle se tenait debout, les bras croisés, les lèvres serrées. Ses yeux étincelaient, ses narines étaient agitées par un léger tremblement et on