Page:Theuriet - Gertrude et Véronique, 1888, 4e mille.djvu/186

Cette page n’a pas encore été corrigée

un lit dans un cabinet contigu à la chambre à coucher. Le marmot venait de prendre le sein de sa nouvelle nourrice, et réchauffé par les caresses de Gertrude, il s’était doucement endormi, les lèvres encore blanches de lait… Près du lit, à la lueur de la lampe, mademoiselle de Mauprié contemplait ce calme sommeil d’enfant, et plongée dans ses ressouvenirs, songeait aux confidences de l’oncle Renaudin ainsi qu’à la mort de Rose Finoël…

Pendant ce temps, Fanchette, tout ébaubie de l’événement, s’était glissée hors de l’Abbatiale, et d’un pied leste était allée avec sa quenouille et son rouet frapper à la porte d’une voisine. Elle grillait de conter la nouvelle et de la commenter. Tandis que les rouets tournaient, les langues tournèrent plus vite encore, et les deux commères, poussant des ah ! et des hélas ! égrenèrent tout du long un joli chapelet de médisances.