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sa chambre et lui annonça d’une mine effarouchée qu’une femme la demandait en bas.

— Ne peut-elle monter ? dit Gertrude.

— C’est moi qui l’en ai empêchée, elle a avec elle un enfant qui braille comme un petit sauvage.

— Un enfant !

Gertrude descendit précipitamment et se trouva face à face avec la nourrice de Beauzée, portant l’enfant de Rose Finoël. Le marmot menait grand bruit, en effet, et la paysanne, pour l’apaiser, se promenait de long en large en chantant à tue-tête une chanson patoise. Les cris de l’enfant et la complainte de la nourrice faisaient un duo si discordant et si comique que Gertrude, malgré la contrariété qu’elle éprouvait, ne put retenir un éclat de rire.

— Bonjour donc, Madame, s’écria la nourrice en s’arrêtant tout court, j’ai eu bien des maux à vous trouver !… Pourquoi ne m’avez-vous pas dit que vous demeuriez à Lachalade, je ne serais pas allée me casser le nez à B… ?

— Vous êtes allée chez les demoiselles Pêche ? demanda Gertrude.

— Oui-da… J’ai même été assez mal reçue par une grande femme qui brandissait son aune, comme pour prendre mesure de mes épaules…