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— Tu vois, dit Honorine, la modiste parle des absences fréquentes de Gertrude… Mademoiselle voyageait pour ses intérêts.

— Pourquoi ne lui avez-vous pas donné connaissance de cette lettre ?

— Est-ce qu’on peut entrer chez elle ? reprit Reine ironiquement, elle fait défendre sa porte.

— Elle est malade, objecta Xavier.

— Oh ! malade… reprit Honorine en hochant la tête, je ne crois guère à cette maladie ; d’ailleurs son mal ne l’empêche pas de se lever, car on l’a vue aller et venir dans la maison…

Cette visite laissa à Xavier une sourde irritation. La lecture de cette lettre avait exaspéré tous ses soupçons. Il se rappelait avec amertume la froide attitude de sa cousine le jour de l’enterrement, l’embarras avec lequel elle avait accueilli certaines questions, puis il se souvenait des propos échappés un jour au courrier de Sainte-Menehould, et dans tous ces menus détails il trouvait un aliment pour sa jalousie naissante. Il avait cessé d’aller chaque soir à l’Abbatiale, et vivait de plus en plus solitaire, évitant avec le même soin la maison de sa mère et celle de sa cousine…

Cependant, avec le mois de février, de plus claires journées étaient venues. L’air s’était attiédi,