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jour elle questionnait le médecin sur l’époque où elle pourrait sortir. Celui-ci l’exhortait à la patience, puis il recommandait à Pitois de tenir ferme et d’éviter à la convalescente toute espèce d’émotion.

Les Mauprié ne s’étaient plus représentés à l’Abbatiale, mais ils n’épargnaient guère Gertrude, et un nouvel incident avait encore alimenté leurs médisances. Un beau matin, le commissionnaire des Islettes avait envoyé la malle que Gertrude avait laissée chez les demoiselles Pêche, et cet envoi était accompagné d’une lettre fort sèche de mademoiselle Hortense, adressée à madame de Mauprié. Dans cette épître, peu bienveillante, mademoiselle Pêche aînée annonçait que « les absences trop fréquentes » de Gertrude avaient déterminé le remplacement de la jeune fille, « le premier devoir des ouvrières de la maison étant, avec la moralité, la plus ponctuelle exactitude. »

Le jour même de la réception de cette missive, Reine et sa sœur daignèrent honorer d’une visite l’atelier de leur frère. Leur instinct féminin ne les avait pas trompées sur l’intérêt que Xavier portait à Gertrude, et elles lui communiquèrent triomphalement la lettre de mademoiselle Hortense Pêche.