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— C’est une indignité ! s’écria madame de Mauprié suffoquée.

— Le testament est un nouveau tour de ce fesse-mathieu, et toutes ces précautions sont injurieuses ! hurla Gaspard, rouge de fureur.

Le notaire plia les épaules et sourit d’un air indifférent.

— Ma tante, dit Gertrude en tendant la main à madame de Mauprié, je ne comprends rien à tout ce qui se passe… Je suis désolée de l’ennui qui vous arrive, et je donnerais beaucoup pour que les choses fussent arrangées autrement.

— Laissez-moi, ma nièce ! répliqua la veuve en la repoussant avec un geste sévère, je ne vois pas bien clair dans tout ceci, mais je me doute de quelque intrigue… Vous êtes ici chez vous et nous n’avons plus qu’à vous céder la place… Adieu, ma nièce !

Elle s’éloigna d’un air superbe.

— Ma tante, reprit Gertrude désespérée, ne m’abandonnez pas ainsi !… Cousine Reine, cousin Gaspard, vous ne me croyez pas capable !…

— Moi ! fit Gaspard en éclatant, je te crois capable de tout, avec tes façons de sainte nitouche… Ah ! ah ! il y a longtemps que je l’ai dit ; tu es fine, toi, sans en avoir l’air !… Tu es une embobelineuse, et quand je t’ai vue arriver