Page:Theuriet - Gertrude et Véronique, 1888, 4e mille.djvu/163

Cette page n’a pas encore été corrigée

de ce testament n’eût pas lieu avant la majorité de sa nièce Gertrude de Mauprié. Il nommait pour exécuteur testamentaire et administrateur provisoire, son notaire, Me Péchenart. Enfin, il exprimait le désir que Gertrude habitât l’Abbatiale et jouît des revenus de la succession, « à l’exclusion de tous autres, jusqu’au jour où elle serait majeure. »

Après avoir soigneusement replié le papier timbré, Me Péchenart parcourut de nouveau l’auditoire avec son regard éveillé : la surprise était peinte sur tous les visages.

— Peste soit du ladre vert ! s’écria enfin Gaspard, et il accompagna ces paroles d’un juron énergique.

— Si vous le voulez bien, dit le notaire, sans s’inquiéter autrement de la colère de l’aîné des Mauprié, nous allons pratiquer les recherches nécessaires dans le meuble désigné par le défunt.

On passa dans la chambre à coucher. La veuve lançait à sa nièce des regards méfiants ; quant à Gertrude, rougissante et interdite, elle assistait à cette scène sans trop se rendre compte encore de ce qu’elle signifiait. Xavier considérait sa cousine d’un air embarrassé ; Reine et Honorine chuchotaient avec Gaspard, qui leur expliquait sans doute les conséquences probables de l’acte