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choses urgentes, nous aimerions à ne pas être dérangés.

— Je vous demande mille pardons, reprit le tabellion sans s’émouvoir, mais il s’agit de formalités qui ne souffrent aucun délai, et qui auraient été remplies dès hier, sans l’éloignement de M. le juge de paix.

Le juge, long et maigre comme un fil, s’inclina silencieusement ; Gaspard toisait le notaire des pieds à la tête et se mordait les lèvres.

— De quelles formalités parlez-vous ? demanda-t-il sèchement.

— Oh ! de simples mesures conservatoires… dans l’intérêt de l’héritière mineure, car si je ne me trompe, il y a minorité de l’une des héritières présomptives. Je dis présomptives, ajouta-t-il en passant en revue les assistants avec ses gros yeux ronds, parce que nous ne connaissons pas encore les dernières volontés du défunt.

— Ses dernières volontés ! répéta madame de Mauprié interdite ; supposeriez-vous, Monsieur, l’existence d’un testament ?

— Je ne la suppose pas, Madame, répondit le notaire en s’inclinant, je l’affirme…

— Un testament ! grommela Gaspard, à quoi bon ?

— Je l’ignore, Monsieur, mais si vous le