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— Entrons ! dit Xavier, on va procéder sans doute à quelque formalité judiciaire, et ta présence est indispensable.

Devant l’âtre de la cuisine, Fanchette et Pitois, se chauffaient, chacun dans un coin, regardant le brasier sans souffler mot, Xavier s’étant informé de la présence de sa mère :

— Ils sont tous là-haut, dans la chambre de réserve, murmura Pitois.

— Ils n’ont pas perdu de temps, grogna Fanchette ; c’est comme une bande de moineaux dans un champ de colza… Il faut les voir fouiller les armoires ; rien que ça serait capable de faire sortir notre pauvre monsieur du cercueil !

La chambre de réserve semblait en effet livrée au pillage. Toutes les armoires étaient ouvertes, et chacun des membres de la famille de Mauprié y furetait avidement en poussant des exclamations. La veuve, montée sur une chaise, comptait les piles de linge ; Gaspard soupesait l’argenterie, et les deux sœurs visitaient les tiroirs des commodes.

— Tout est par douzaine, disait la veuve, et presque rien n’a servi… Ah ! mon pauvre frère était économe et il avait du beau… Voyez-moi ces serviettes de toiles des Vosges, comme c’est ouvré et comme la damassure est fine !