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le prisme ne se brise et que tu ne songes à aimer quelqu’un de plus brillant que moi. Gertrude secoua pensivement la tête :

— N’est-ce pas toi plutôt qui me vois à travers un prisme ?… et qui sait si un jour ce ne sera pas toi qui me trouveras indigne de ton amour ?

Xavier, souriait d’un air incrédule, sa cousine reprit sur un ton grave :

— Xavier, tu auras toujours confiance en moi, n’est-ce pas ?

Le jeune homme saisit la main de Gertrude et la serrant :

— Cette petite main, dit-il, est celle d’une amie qui ne sait pas tromper ; je crois sentir en elle les moindres mouvements de ton cœur loyal.

— Pourquoi me défierais-je de toi ?

— N’importe ; si un jour quelqu’un m’accusait, promets de ne pas douter de moi un seul moment, de ne pas me juger avant de m’avoir entendue…

Xavier la regarda d’un air inquiet.

— Je te le promets, reprit-il enfin… mais à quel propos ?…

Gertrude baissait les yeux et gardait le silence… On était arrivé devant la porte de l’Abbatiale.