Page:Theuriet - Gertrude et Véronique, 1888, 4e mille.djvu/144

Cette page n’a pas encore été corrigée

puis supporter les doutes qui pèsent sur moi… J’en mourrais !

Mademoiselle Célénie se laissa convaincre, et Gertrude s’habilla. Vers midi une vieille calèche s’arrêta devant le magasin et la jeune fille, encore un peu faible et très pâle, y monta après avoir embrassé les demoiselles Pêche.

Le cheval de louage était vieux et assez mauvais trotteur ; le conducteur assoupi sur son siège le fouettait mollement ; aussi 8 heures sonnaient quand on entra à Lachalade. A cette heure, tout le monde devait être couché dans la maison de l’oncle Renaudin, et Gertrude pensa qu’il était préférable de remettre au lendemain la démarche qu’elle se proposait de faire. Bien qu’il lui en coûtât, elle résolut de demander l’hospitalité à sa tante et dit au conducteur d’arrêter son cheval devant le logis Mauprié. Une lumière brillait entre les fentes des volets du rez-de-chaussée ; Gertrude frappa timidement et attendit toute frissonnante.

Au bout de quelques instants, la porte s’entr’ouvrit et Honorine parut sur le seuil. Elle poussa une exclamation en voyant Gertrude ; celle-ci prit son paquet des mains du conducteur et suivit silencieusement sa cousine jusque dans la salle à manger.