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il y a des témoins qui peuvent affirmer la vérité de ce que je dis… Il y a une vieille femme qui a vu naître l’enfant et mourir la mère… Elle demeure à Polval et s’appelle la mère Surloppe.

En entendant ce nom, les deux sœurs échangèrent de nouveau un regard attristé, puis mademoiselle Hortense répliqua froidement :

— Ce témoignage-là vous serait plus nuisible qu’utile, ma chère. La vieille femme dont vous parlez a une mauvaise réputation et personne n’ajouterait foi à ses propos… D’ailleurs, il vous resterait à expliquer comment vous avez été mêlée à de pareilles gens… Pouvez-vous le faire ?

Gertrude resta muette.

— Non ?… Eh bien ! j’en suis désolée, mais dans la circonstance, nous sommes obligées de prendre une décision sévère… Il y a eu scandale…

— Et notre maison ne doit pas même être soupçonnée ! acheva d’une voix mâle mademoiselle Célénie, sans se douter qu’elle répétait le mot de César.

Mademoiselle Hortense poussa un profond soupir.

— Nous ne pouvons pas vous garder, mon enfant, vous le voyez.