Page:Theuriet - Gertrude et Véronique, 1888, 4e mille.djvu/137

Cette page n’a pas encore été corrigée

Mademoiselle, je dois tenir ma promesse… Mais je vous jure que je n’ai rien à me reprocher.

Mademoiselle Hortense poussa un soupir et Mademoiselle Célénie fronça les sourcils.

— Tant mieux pour vous, reprit celle-ci durement, si votre conscience est en repos ; mais cela ne suffit pas aux yeux du monde, et le scandale n’en existe pas moins.

— Le scandale ! s’écria Gertrude.

Mademoiselle Célénie, dardant ses yeux gris sur la figure de la jeune fille, se tenait devant l’image des vierges sages et des vierges folles, que le soleil éclairait en ce moment de sa pleine lumière, et la terrible demoiselle Pêche avait l’air de commenter avec son aune la parabole évangélique ; ou plutôt elle semblait elle-même une des triomphantes vierges sages, descendue de la vieille image d’Épinal…— Le scandale ! répéta Gertrude atterrée… Elle frémissait de la tête aux pieds et la voix lui manqua. Le scandale ! Ce seul mot avait révolté toute sa fierté, mais sa consternation était si grande que pas une parole ne pouvait sortir de sa gorge étranglée par l’émotion. Enfin, ses dents se desserrèrent et elle dit en relevant les yeux vers la vieille fille :