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les genoux de la vieille Surloppe, qui, d’une voix chevrotante, lui murmurait une antique chanson berceuse. La mère elle-même semblait moins malade, moins défaite.

Gertrude disposa dans un coin le matelas et les couvertures, posa l’enfant près de sa mère, puis congédia la vieille.

Elle marchait légèrement à travers la chambre, faisant ses préparatifs pour la nuit, ravitaillant le poêle, réchauffant le lait destiné au marmot… La malade, ouvrant à demi ses yeux affaiblis, la regardait curieusement et suivait ses moindres gestes avec une surprise mêlée d’attendrissement. A la fin, Gertrude, ayant achevé de tout préparer, vint s’asseoir au chevet du lit et vit Rose Finoël qui pleurait.

— Qu’avez-vous ? lui demanda-t-elle.

Pour toute réponse, Rose Finoël prit l’une des mains de son interlocutrice et la couvrit de larmes et de baisers.

— Merci, dit-elle enfin, cela me fait du bien de pleurer. Il y avait si longtemps que personne ne s’inquiétait plus de moi !

— Vous n’avez point d’amis ?

— Je suis seule au monde.

— Mais,… le père de cet enfant ? hasarda timidement Gertrude.