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— Oui,… la mère Surloppe… Elle demeure en face, mais je ne l’ai plus revue depuis hier… ; les pauvres gens sont plus sauvages que des loups affamés, ils se font peur…

— Attendez-moi, je vais l’appeler…

Gertrude enveloppa l’enfant dans sa capeline, le plaça près de la mère qu’elle couvrit de sa mante, et se mit en quête de la vieille voisine qu’elle trouva sommeillant près de son dévidoir. La vue d’une pièce d’or la réveilla et lui mit des ailes aux talons. Elle se chargea volontiers de trouver du lait, des vivres et du bois.

Gertrude retourna près de la malade. L’enfant s’était réchauffé et rendormi ; la mère regarda la jeune fille d’un air farouche ; sur ce visage altéré, mademoiselle de Mauprié crut reconnaître les principaux traits de la figure de son oncle et sentit sa pitié redoubler.

— Vous vous appelez madame Finoël ? demanda-t-elle enfin d’une voix timide.

— Oui… Rose Finoël, murmura la jeune femme, venez-vous de la part du bureau de charité ?

— Je suis envoyée par une personne qui connaît vos peines et qui veut les soulager.

La bouche de Rose Finoël prit une expression amère.