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elle se trouvait par conséquent obligée d’agir seule, et de plus, afin de prévenir des questions indiscrètes, elle devait s’acquitter de son mandat avant de rentrer chez les demoiselles Pêche. Il allait falloir prendre une chambre à l’auberge, ne sortir qu’à la nuit pour éviter les rencontres, en un mot s’entourer de précautions dont les apparences équivoques répugnaient à sa nature droite et ouverte. Toute dissimulation lui était odieuse ; il lui semblait que Xavier n’eût pas été satisfait de la voir engagée dans cette aventure. Si elle avait pu s’arrêter à Lachalade et le consulter !… Mais elle avait promis le secret, et d’ailleurs Pitois et Fanchette ne l’avaient pas quittée un seul moment.

Tandis que le cheval trottait, elle relut l’adresse que son oncle lui avait remise. Les indications laconiques, griffonnées sur le papier, étaient ainsi conçues : — « Femme Finoël, — côte de Polval, la dernière maison à gauche en montant vers les bois. » — Heureusement l’endroit était peu fréquenté, et Gertrude en s’y rendant à la brune ne risquait pas d’être reconnue. Elle acheva de se rassurer en songeant qu’elle pourrait s’arrêter à une auberge peu éloignée de la côte de Polval, et que la voiture n’aurait pas à traverser la ville. « D’ailleurs, se disait-elle,