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— Oui, mon oncle.

— Je compte sur ta parole… Une parole, c’est sacré, petite !

De sa main tremblante il prit une clef sous le traversin et la donna à sa nièce.

— Ouvre le secrétaire et apporte-moi le premier tiroir à gauche !

Elle obéit, et revint avec le tiroir plein de pièces d’or. L’avare le vida avec précaution sur ses draps ; puis ses yeux brillèrent, et il passa ses mains amoureusement à travers les louis. Gertrude le regardait ébahie : elle n’avait jamais tant vu de pièces d’or en toute sa vie. M. Renaudin les compta deux fois ; puis, prenant trois rouleaux d’or, et geignant profondément, il les déposa dans un petit sac qu’il remit à Gertrude.

— Tiens, dit-il, voici mille écus ; serre-les soigneusement… C’est une somme !… Hélas ! c’est de bon or fin, gagné à la sueur de mon front… Mais je ne veux rien épargner pour tranquilliser mes vieux jours… Quand je saurai que sa fille est à l’abri du besoin, je serai soulagé et je retrouverai mon sommeil perdu. Écris-moi souvent, tiens-moi au courant de tout, et s’il faut encore de l’argent, eh bien, j’en enverrai encore !… Je veux dormir, dormir en paix !