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de l’ouvrière suivaient les lettres jusque dans la poche de Gertrude, et semblaient vouloir percer l’enveloppe.

De longs mois se passèrent ainsi sans événements remarquables. Les lettres de Xavier arrivaient toujours ponctuellement et Gertrude répondait avec la même exactitude. Le printemps et l’été fleurirent de nouveau le jardin des Saules ; de nouveau on procéda à la fabrication des confitures ; puis l’automne revint et les veillées recommencèrent.

Par un jour brumeux de décembre, Gertrude rangeait des cartons dans le magasin. Tout à coup la porte de la rue s’ouvrit, et la jeune fille poussa une exclamation en apercevant Pitois, le domestique de M. Renaudin.

— Comment va mon oncle ? s’écria-t-elle.

— Pas trop bien, répondit Pitois. Il désire vous voir, et m’a recommandé de vous ramener aujourd’hui même.

Gertrude courut annoncer la nouvelle à mademoiselle Hortense ; puis montant précipitamment dans sa chambre, se prépara pour le voyage et suivit Pitois, dont le cheval attendait tout attelé sous le porche de la Rose d’Or. On partit, et, chemin faisant, le domestique expliqua à la jeune fille la maladie de l’oncle Renaudin.