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Au même moment, à l’orée du taillis, dans la direction de la route forestière, des voix encore lointaines se firent entendre, puis un houp sonore retentit dans la coupe.

— Voici le père, dit Norine en se levant, mais il me semble qu’il n’est pas seul…

En effet, le père Vincart arrivait, accompagné d’un garçon en blouse avec lequel il causait en gesticulant. Quand ils ne furent plus qu’à une vingtaine de pas, les yeux perçants de Norine reconnurent le nouveau-venu.

— Ga ! murmura-t-elle, c’est cette méchante graine de Champenois.

— Ohé ! les enfants ! cria Vincart, la soupe est-elle prête ?… J’amène du renfort. Figurez-vous qu’en quittant la route de Gurgis, j’ai rencontré ce camarade-là qui s’en revenait chez nous.

— Bonsoir tourtous ! répondit Norine d’un ton de mauvaise humeur. Patientez un brin, la potée va être cuite.

— Bonsoir donc, Norine ! reprit à son tour avec une intonation mielleuse le compagnon, en se débarrassant de son havresac. Ça va-t-il comme vous voulez ?