IV
eux heures. C’est le moment où la
forêt, sous le flamboiement du soleil
d’été, est comme grisée et semble
s’assoupir. — Sur une grosse pierre surplombant
au-dessus du ruisseau de la Fontenelle, très resserré
et rapide en cet endroit, Norine Vincart et
Bigarreau étaient assis, laissant pendre leurs
jambes à fleur du courant. Ils s’étaient déchaussés,
et l’eau, dans sa course hâtive, baignait leurs
pieds avec un léger bouillonnement. Il y avait
déjà un peu plus de quinze jours que le faux
Claude Pinson servait d’apprenti au père Vincart.
On l’employait à fendre et à scier les billes
de hêtre, et, comme il était robuste et alerte, il
s’acquittait à merveille de cette besogne. Cette
quinzaine lui avait paru faite uniquement de