Page:Theuriet - Bigarreau, 1886.djvu/275

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Ne me suis-je pas trompé ? murmura Bainville, est-ce bien ici que demeure Mme Blouet ?

— Oui, monsieur, donnez-vous la peine d’entrer… Grand’mère, c’est un monsieur qui te demande.

— Je viens ! répondit une voix grêle qui sortait d’une pièce contiguë ; — et une minute après, la vieille dame arrivait en trottinant, avec son tour de travers sous son bonnet noir, et achevant de dénouer les cordons d’un tablier de toile bleue.

— Sainte mère de Dieu ! s’écria-t-elle ébaubie en reconnaissant le sous-directeur, comment, c’est vous, monsieur ?… Faites bien excuse, je ne m’attendais guère à l’honneur de vous voir… Claudette, offre donc le fauteuil à monsieur le sous-directeur… C’est ma petite-fille, monsieur, tout ce qui me reste au monde.

Hubert Bainville s’était assis dans un antique fauteuil de velours d’Utrecht, et d’un rapide coup d’œil il avait examiné la pièce qui paraissait servir à la fois de salon et de salle à manger. — Peu de meubles, un petit poêle de faïence blanche à dessus de marbre rouge ; à côté, une spacieuse armoire de village en chêne ; au mi-