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sus d’une porte bâtarde percée dans un long mur de moellons. Il n’eut qu’à pousser cette porte entre-bâillée et se trouva dans un vaste jardin, où l’on distinguait, dans l’ombre, des carrés de légumes, des touffes de rosiers, et çà et là des silhouettes d’arbres fruitiers. Au fond, deux ou trois points lumineux éclairaient la façade d’un corps de logis en équerre. Le sous-directeur se dirigea en tâtonnant vers le rez-de-chaussée et eut la chance de tomber sur le jardinier en personne, qui le guida vers l’escalier menant au logement de la veuve.

Après avoir trébuché deux fois sur des marches boueuses, Boinville heurta à une porte par-dessous laquelle filtrait une mince raie de lumière et fut tout étonné quand, cette porte s’étant ouverte, il vit devant lui une jeune fille d’une vingtaine d’années qui se tenait sur le seuil, levant si lampe d’une main et regardant le visiteur avec des yeux surpris.

C’était une jeune personne vêtue de noir, à la physionomie vive et avenante. La lumière tombant de haut éclairait à point ses cheveux châtain frisottants, ses joues rondes à fossettes, sa bouche souriante et ses yeux bleus limpides.