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et se bornèrent à répondre par un haussement d’épaules.

Le gardien-chef crut d’abord à une évasion et il en devint pale. Ses regards inquiets fouillaient l’épaisseur du taillis ; tout à coup, ils distinguèrent à la cime d’un baliveau les légères spirales d’une fumée bleuâtre. Cela n’était pas naturel, et le délinquant devait s’être gîté là-haut. Seurrot bondit sur le talus ; en un clin-d’œil il fut au pied de l’alisier et il n’eut pas grand’peine à y découvrir les jambes pendantes de Bigarreau.

— Ah ! gredin, s’exclama-t-il, tu te donnes de l’air et tu fumes, encore !… ce qui est contraire au règlement. Vas-tu descendre, garnement ?

Bigarreau était pincé, mais il avait l’avantage de la position, et il essaya d’en abuser.

— Je veux bien, répondit-il, mais auparavant vous me promettrez de ne pas me punir.

— Tu me poses des conditions, je crois ? répondit Seurrot furieux. Descends de bon gré, ou ça va se gâter.

— Je reste alors ! repartit l’entêté Bigarreau.

L’alisier était très mince et très élevé de fût ;