Page:Theuriet - Bigarreau, 1886.djvu/229

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Il la mettait sous ses pieds pour complaire à cette comédienne !…

« De sorte, reprenait Pascaline, que vous m’aimez passionnément ?

— Jusqu’à en mourir.

— Je ne veux la mort de personne ; je préfère que vous viviez pour me prouver votre affection… Parlons peu et bien… Je ne suis pas une ingénue, mon cher, et j’ai été trop échaudée pour ne pas demander à l’amour autre chose que du plaisir… Vous m’êtes très sympathique, je ne vous le cache pas, mais je tiens à être aimée sérieusement.

— Qu’entendez-vous par sérieusement ?

— Mon Dieu, voilà… Par exemple, votre passion irait-elle jusqu’à m’épouser ?

— Quand vous voudrez.

— En ce case tope !… Vous êtes un charmant garçon et voici mes deux mains en signe d’accordailles. »

Il lui avait saisi les poignets et les couvrait de baisers. Ses lèvres enhardies allaient même plus haut, tandis que son bras enlaçait la taille de la comédienne, quand elle l’arrêta net du regard, et se dégageant :