IV
n touchait au 20 septembre. L’automne
était exceptionnellement belle, dorée
et ensoleillée à souhait. Un ciel clair,
un air fondant, une mer lustrée comme de la
soie ; partout une molle odeur de fruits mûrs,
partout des gazouillements d’oiseaux. Le vent
du sud-est apportait jusque dans le verger, où
Marie-Ange étendait du linge, le rire éclatant de
Pascaline, attablée avec Trémereuc dans la salle
à manger. — Il y avait plus de trois semaines
que la comédienne était à Morgrève, et elle ne
parlait point de partir. Au commencement,
Marie-Ange, rassurée par les protestations de
Trémereuc et comptant d’ailleurs sur un prochain
départ, avait fait bonne figure à la visiteuse. Elle
s’était même apprivoisée au point de lui offrir
ses services comme camériste, et Pascaline les