Page:Theuriet - Bigarreau, 1886.djvu/211

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

en avait été sérieusement question pendant un mois, puis l’affaire avait manqué, et de dépit elle avait résilié son engagement. — Maintenant elle était fort perplexe. On lui avait proposé d’entrer aux Français, mais elle ne s’en souciait qu’à moitié et préférait s’en aller en Russie où on lui offrait un premier emploi et des appointements magnifiques.

« En somme, dit Trémereuc, en lui coulant une timide œillade, en ce moment vous êtes libre ?

— Libre comme l’air.

— Eh bien, savez-vous ce que vous devriez faire ? reprit-il, légèrement grisé par le champagne et par les yeux flambants de Pascaline, si vous étiez bien gentille, vous viendriez passer quelques jours chez moi, à Morgrève… Je serais enchanté de vous faire les honneurs de mon ermitage. »

L’idée parut amusante à Pascaline. Elle pressentait vaguement que Jean Trémereuc avait une douceur de cœur pour elle, et un intermède amoureux au fond d’un manoir breton n’était pas pour lui déplaire.

« J’accepte, répondit-elle en tendant ses deux