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Étonné de ne point voir Pastora Florès, je commençais à craindre d’être tombé dans quelque coupe-gorge, quand rune des deux danseuses s’arrêta, me prit la main en riant, ouvrit une petite porte dissimulée au fond de la salle basse et m’introduisit dans une pièce contiguë, un peu mieux éclairée, où j’aperçus la Pamplina assise sur un vieux canapé et occupée à peler une orange.

Elle était vêtue de cette même robe d’indienne rose qu’elle portait lorsque je l’avais vue pour la première fois danser rue Amor de Dios ; le même fichu de crêpe blanc à fleurs rouges et jaunes serrait sa taille et retombait en franges soyeuses sur ses hanches ; des œillets jaunes et incarnats étaient piqués dans ses cheveux noirs.

La gitana sourit de nouveau, murmura : — Buena noche ! et se retira en fermant la porte sur nous. Pendant ce temps, la Pamplina s’était levée et m’avait jeté les bras autour du cou.

Santo amado, rey de mi alma ! s’écriait-elle à travers ses baisers, enfin je te tiens et je puis te caresser à mon aise !

Elle m’avait emmené sur le canapé, et son corps serpentin s’enlaçait autour du mien, tandis