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notre ville une haute position administrative et elles étaient venues se fixer près de lui. Après sa mort, elles avaient continué d’habiter avec leur neveu la maison de Salvanches, où elles avaient importé les habitudes et les façons de vivre de leur province. Frida, élevée par elles, partageait naturellement leurs goûts et s’étonnait de me voir si médiocrement alléché par la cuisine de ses tantes.

— Vous n’avez donc pas faim ? me disait-elle ; ne faites pas la petite bouche… C’est très bon, ce qu’on nous sert !

Alors, pour ne pas lui déplaire et ne pas déchoir dans son estime, je m’efforçais d’avaler ce qu’on mettait dans