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pour le quart d’heure, j’étais trop préoccupé et je n’apportais à ma lecture qu’une médiocre attention.

J’admirais la grâce de Frida, l’expression sérieuse de son délicat visage ; je me délectais à écouter les notes qui s’envolaient de ses pures lèvres entr’ouvertes, et cela suffisait à me faire oublier l’heure…

Soudain, avec un élan joyeux, la petite princesse vint se poser sur un tabouret voisin du mien. La leçon était finie.

Tout en réchauffant ses doigts à la flamme claire, Frida se retourna vers Mlle Gertrude encore assise devant le clavier, et lui dit câlinement :

— À présent, grand’tante, toi aussi, chante-nous quelque chose !

La vieille demoiselle, visiblement flattée, prit un cahier de musique, le feuilleta, puis ses doigts agiles, courant sur les touches, modulèrent une naïve ritournelle, et elle soupira d’une voix un