Ah çà ! s’exclama-t-elle avec un sourire qui m’enchanta, qu’avez-vous donc à prendre les maisons pour des châteaux, les filles pour des princesses et les jardinières pour des magiciennes ?… Vous êtes drôle tout plein et vous parlez comme dans les contes de fées !
— Vous n’y croyez pas, vous, aux fées ?
Elle secoua sa tête blonde, où le givre fondu avait semé des gouttelettes, et ébaucha une moue pensive :
— J’y crois et je n’y crois pas… Un soir, après avoir lu l’Oiseau bleu, je suis allée au bout de notre jardin et j’ai crié : « S’il y a une fée, qu’elle se montre… Une fois, deux fois, trois fois !… » Rien n’est venu. Il est vrai que j’avais tout de même un peu peur et, comme la nuit arrivait, je me suis sauvée sans attendre la réponse… Alors, vous savez, la fée s’est peut-être montrée… après !…
Tandis que nous bavardions tous deux, les autres s’étaient levés de table, et maintenant on