Page:Theuriet – Frida.djvu/53

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Bien que cette épithète de « petit garçon » mortifiât mon amour-propre, attendu que j’étais au moins aussi grand que celle qui me l’adressait, je me sentis tout joyeux en voyant la vieille déménager son couvert et installer la mignonne princesse à côté de moi.

Elle s’assit délibérément à ma gauche, déposa sa palatine sur le dossier de sa chaise, attira vers elle une assiette blanche et ordonna à sa gouvernante de faire circuler le dessert.

— Vous n’êtes pas d’ici, me demanda-t-elle, qui vous a amené ?

Je désignai d’un geste Céline, placée en face de nous.

— Céline ? la bonne amie du charbonnier Justin… Est-ce que vous êtes de ses parents ?

— Non, dis-je vexé, en me redressant, Céline est notre bonne… Mon père est inspecteur des forêts.

Cette déclaration ne parut pas produire l’impression que j’espérais.