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irisait comme des blocs de glace. Le toit était blanc, blanches aussi les moulures des corniches et les marches du perron. On eût dit un château de givre.

Les yeux écarquillés, je restais ébahi. Je me croyais transporté dans un pays de féerie. Je songeais en mon par-dedans : « Hein ! est-il assez bête, M. Berloquin, de ne pas croire aux palais enchantés ! » J’y croyais, moi, et ferme, je vous en réponds ! Je m’attendais à voir apparaître sur le seuil de la porte la Belle aux cheveux d’Or ou Peau d’Âne, drapée en sa robe couleur de lune. Je me la figurais d’avance me prenant gentiment par la main et m’invitant d’une voix de sirène à passer dans la salle, où le souper était servi au milieu d’un éblouissement de glaces miroitantes et de girandoles allumées. Mais la porte ne s’ouvrit pas ; aucune princesse ne se montra au seuil de la maison de givre. Pourtant, je ne doutais pas un moment que c’était dans ce château que nous devions souper, et, à travers la pelouse poudrée