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— Avec qui causais-tu donc à la croisée ?

— Ah ! murmura Céline d’un ton indifférent, c’était le garçon charbonnier…

Elle rangeait ses fers en chantonnant une des nombreuses romances de son répertoire, enlevait la planchette et les chemisettes repassées, remettait les chaises en place. Quand tout fut en ordre, elle se rapprocha de la table, s’assit près de moi, les coudes appuyés sur la toile cirée, et commença de sa voix la plus aimable :

— Tu sais, petiot, que c’est demain la Saint-Nicolas ?

— Oui, répondis-je en soupirant, mais ça m’est égal. Il n’y aura pas de Saint-Nicolas pour moi… Papa est parti, et je ne trouverai rien dans mes souliers.

— Ça t’ennuie, hein ! d’être toujours seul à la maison, même les jours de fête ?…

— Dame ! fis-je, ça n’est pas drôle… Heureusement tu es là, toi, Céline, et nous nous tiendrons compagnie.