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Et, en effet, mon père tint parole.

Le 2 janvier, Céline, toute en larmes, prépara mon petit bagage, et je fus interné le lendemain dans le vieux collège de Gille-de-Trèves. Je me disais que les chevaliers, mes héros, avaient été soumis à de plus cruelles épreuves pour l’amour de leurs dames, et cela me consolait un peu. Mais je n’avais plus aucune nouvelle de Frida.

Quand, parfois, le collège allait en promenade du côté de Salvanches, ma poitrine se gonflait de soupirs dès que nous approchions des murs du parc. En passant devant la grille, je plongeais mes yeux dans la profondeur des allées, espérant toujours apercevoir la fine silhouette de ma princesse… Hélas ! les allées étaient désertes ; les feuilles maintenant verdoyantes des massifs ne laissaient même pas entrevoir la façade du château.

Un jour, j’appris que ma mignonne amie avait eu le même sort que moi. M. du Kœler l’avait