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mets de ne plus chercher à revoir Mlle Frida. Mais, je vous en prie, laissez-moi m’en aller tout seul !

— Désolé !… Je n’en ferai rien.

— C’est que, repris-je, je me rappelle maintenant que papa est parti ce matin en forêt, et il ne sera sans doute pas rentré à cette heure…

— Bah ! nous l’attendrons… Descendons toujours !

L’absence de mon père était le seul brin d’espoir qui me restât. Il lui arrivait parfois de rentrer fort tard et même, lorsque ses tournées d’inspection l’entraînaient loin, de coucher à l’auberge du plus prochain village. Tout bas, je formais des vœux ardents pour que cette dernière éventualité se produisît. Si enragé que fût M. du Kœler, il perdrait sans doute patience.

En attendant, il dégringolait la côte au pas accéléré et j’avais peine à le suivre. Ce diable d’homme connaissait les raccourcis et ne se privait pas de les prendre. Aussi la distance qui nous séparait de la maison diminuait à vue d’œil et