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gnant sa canne, ton père demeure à la ville basse ?

— Ou… oui, bégayai-je en pâlissant.

— Bon ! Tu vas me conduire chez lui… Dépêchons… afin que nous soyons rendus avant la nuit.

J’étais atterré. Mes oreilles tintaient. Je regardais les trois du Kœler avec ahurissement, comme pour leur demander si j’avais bien entendu. De tous les supplices que j’avais redoutés, celui-ci était le plus terrifiant et le seul auquel je n’eusse pas pensé. Mon père était fort rageur et s’emportait aisément. Que dirait-il quand il apprendrait l’équipée de ma lettre et la façon dont j’avais reconnu l’hospitalité des vieilles demoiselles ? Il se montrerait inexorable. Non seulement je serais châtié, mais la découverte de ma faute déterminerait peut-être le renvoi de Céline. J’étais désespéré en songeant que ma pauvre bonne pâtirait ainsi de mes sottises. Je feignis d’avoir mal compris et m’adressant au