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bruit de pas dans une allée… Je redoublai d’attention ; cette fois, ce n’était pas une illusion. Quelqu’un cheminait dans la direction du rond-point !… Les pas glissaient sur le sable et semblaient se rapprocher de la statue. Subitement, ils cessèrent. J’en conclus que Frida — car ce ne pouvait être qu’elle — était arrivée près de la vasque moussue et m’y attendait.

Alors je n’eus plus d’hésitation, un sursaut de joie me secoua ; je me précipitai à travers le fourré et, emporté par mon élan, je débouchai au milieu des platanes… Hélas ! quelqu’un m’y attendait, en effet, mais ce n’était pas Frida.

Mes yeux, arrondis par la stupeur, aperçurent, debout près de la fontaine, un homme déjà mûr, coiffé d’un feutre mou, vêtu d’une veste de chasse à boutons de métal, et tenant à la main une canne de jonc.

Dans mon effroi, j’esquissai un mouvement de recul, qui fut immédiatement réprimé par une sévère injonction : « Halte ! »