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tions du mardi, et me gratifia d’un bon point.

Le samedi, mon père revint de Paris. Il paraissait content de son voyage et m’embrassa tendrement. Je lui exhibai mon bon point, et comme Céline, d’autre part, jurait ses grands dieux qu’en son absence je m’étais comporté fort sagement, il tira de sa valise la Jérusalem délivrée, qu’il m’avait rapportée en guise de cadeau, connaissant mon goût pour les livres de chevalerie. En d’autres circonstances, le don de ce volume, depuis longtemps convoité, m’eût comblé de joie ; mais j’avais la tête trop occupée de Frida et de l’accueil que recevrait ma lettre, pour penser à la lecture. J’eus beau feindre de feuilleter avec enthousiasme l’ouvrage illustré de curieuses gravures sur bois, le cœur n’y était plus. Entre chaque feuillet, le mignon visage de la petite « princesse » de Salvanches s’interposait et sa séduisante image éclipsait toutes celles des héros et des héroïnes du Tasse. Les journées qui me séparaient de la date assignée pour mon ren-