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métiers à tisser stridait dans les caves des logis attenant au collège, puis j’enfilai la venelle bordée de jardins, où j’avais eu si peur ; j’atteignis bientôt la montée du Jard et le plateau où j’aperçus, toute blanche de frimas sur le fond violacé des arbres, la toiture aiguë de Salvanches. Là, au lieu de m’arrêter à la grille, je longeai vivement le mur de clôture.

Mon cœur commençait à battre la chamade, car je craignais de ne plus retrouver l’endroit où un éboulement permettait de pénétrer dans le parc, et puis je me demandais si, une fois entré, je ne me heurterais pas à quelque fâcheux. Néanmoins, tout alla bien. Au bout d’une centaine de pas je découvris l’ouverture de la brèche. Étant agile comme un chat, j’eus vite escaladé les pierres croulantes et je m’enfonçai, très ému, dans le fourré. Tout était silencieux et je gagnai sans encombre l’éclaircie formée par les platanes du rond-point.

La clairière jonchée de feuilles givreuses était