Page:Theuriet – Frida.djvu/117

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Je relus ma lettre avec une certaine satisfaction. En ce temps-là, on ne se servait pas encore d’enveloppes ; je la pliai donc du mieux que je pus, je la fermai d’un joli pain à cacheter gommé et j’écrivis la suscription :

Le lendemain était un jeudi, jour où Berloquin ne venait pas à la maison. Après déjeuner, comme je ne me gênais pas avec Céline, je profitai de ce qu’elle était affairée à un savonnage pour exécuter la fugue que j’avais méditée. Ayant ma lettre en poche, je m’esquivai par le jardin et je pris lestement la direction de la ville haute.

Le temps froid continuait, le ciel était voilé et la terre gelée sonnait sous le pied. Je me souvenais parfaitement du chemin. Je gravis la côte des Prêtres, qu’un ancien mur à hauteur d’appui séparait des faubourgs et où le grincement des