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Frida !… Connais pas, ce n’est point un nom chrétien… Où prenez-vous Frida ?

— C’est le nom d’une fée, répliquai-je.

— Taisez-vous, vous êtes un sot !

M. Berloquin prononçait « sott »… Me voyant ainsi rabroué, j’allais protester avec indignation, quand mon professeur reprit, en jetant un coup d’œil sur ma page :

— Corrigeons la dictée… Elle est bien mal écrite… Voyons, voyons… hein ! qu’est-ce que cela signifie ? « Elle se promenait souvent seule sous les platanes et au fond de la serre ; mais ces beaux lieux ne faisaient que lui rappeler le souvenir de Frida… » Encore cette Frida !… Rêvez-vous ou vous moquez-vous de moi ?…

J’étais devenu rouge comme une pivoine et je courbais la tête. En effet, ma plume avait fourché et, au lieu d’écouter M. Berloquin, j’avais transcrit sur le papier mes propres impressions. Le colérique professeur asséna un coup de poing sur la table :