Page:Theuriet – Frida.djvu/108

Cette page a été validée par deux contributeurs.

la serre où fleurissaient des orangers et des héliotropes… Je m’inquiétais beaucoup moins du texte de Télémaque que du charme à la fois doux et amer de mes souvenirs, et lorsque M. Berloquin proclama de sa voix de chantre : « Un point c’est tout, » j’en étais encore pour mon compte à me remémorer la niche où Frida, blottie dans la verdure, avait écouté ma déclaration d’amour.

— Donnez-moi votre page, continua mon sévère Mentor, je la corrigerai tout à l’heure… Passons à la grammaire latine et déclinez-moi musca, la mouche.

Je m’exécutai, et étant arrivé sans trop broncher à l’ablatif pluriel : « muscis, de ou par les mouches », je demandai tout à coup :

— Monsieur Berloquin, est-ce qu’en latin les noms propres aussi se déclinent ?

— Certainement… On dit : Roma, Romæ, Romam. À propos de quoi cette question ?

— Est-ce que, par exemple, je pourrais décliner Frida ?