c’étaient de vains bruits ; mais puisqu’ils se confirment, qu’est-ce que le peuple doit attendre ? Jadis, levant des troupes au nom de la fidélité due au souverain, tous les grands, tous les gens recommandables de l’Empire se sont réunis en un instant. Tong-Tcho, interrompant brusquement le règne des lois, avait usurpé le pouvoir, déposé l’Empereur qu’il exilait avec l’Impératrice[1], déshonoré les femmes du palais, violé les sépultures des princes, et mis le comble à son extravagante tyrannie ; voilà pourquoi tous les grands, tous les héros, tous les hommes distingués de l’époque, instruits de ses violences, se rassemblèrent en prenant pour devise le mot fidélité ! Quand, au dehors, une énergie inspirée par le ciel anima les cœurs, au dedans, le bandit Tong-Tcho perdit l’autorité avec la vie ; quand les plus coupables d’entre ces brigands eurent été anéantis, le jeune Empereur revint dans la capitale de l’est[2]. Deux ministres d’état[3] publièrent des décrets pour établir les généraux au nord du fleuve Jaune ; ils se réunirent et tinrent conseil dans les monts Hé-Chan.
» Alors Tsao-Tsao opprima à l’est le Su-Tchéou ; Liéou-Piao, au sud, mit le désordre dans le Hing-Tchéou ; Kong-Sun-Tsan exerça ses violences dans le Yen-Hing ; Liéou-Yao s’établit en maître sur les bords du Kiang ; Liéou-Hiuen-Té disputa les frontières du Hoay-Nan : ainsi personne ne se soumit à l’autorité impériale ; chacun saisit l’arc et agita la lance[4].
» Aujourd’hui, Liéou-Yao[5] et Liéou-Hiuen-Té sont à bas ; Tsao-Tsao et les autres ne savent quoi devenir[6] ; le moment est arrivé où il faut s’entendre dans l’Empire pour châtier tous les
- ↑ Voir vol. Ier, page 65.
- ↑ Voir vol. Ier, page 239.
- ↑ Le Tay-Pao, conservateur en chef, et le Tay-Fou, intendant général. Voir vol. Ier, page 301, note de la page 30, et le vol. Ier de l’Histoire générale de la Chine, page 181.
- ↑ Le texte mandchou emploie les mots ahoura hatchoun, armes offensives et défensives.
- ↑ Voir vol. Ier, page 268.
- ↑ Littéralement : Tsao-Tsao et les autres meurent de faim.