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Kouo-Kia des honneurs posthumes, il adressa à l’Empereur la requête suivante :

« Voici ce que votre sujet a entendu dire : Louer les hommes fidèles, témoigner de l’affection aux sages, ce n’est certainement pas tout ce que l’on doit faire pour eux. Mais, en considération des mérites acquis, leur prodiguer des récompenses qui passent à leurs fils et à leurs petits-fils, voila ce à quoi ils ont droit. C’est ainsi que dans le royaume de Tsou, le titre de prince devint héréditaire chez les enfants de Sun-Cho ; ainsi quand Tsin-Pong fut mort, son rang se perpétua dans sa famille. Le défunt conseiller Kouo-Kia était le type du loyal et fidèle serviteur ; il avait un naturel vif et pénétrant. Dans les grandes délibérations, son avis devenait celui de toute l’assemblée ; il savait prendre un juste milieu, se tenir dans le droit et dans le vrai. Une fois en campagne, il donnait des plans qui n’ont jamais échoué. Durant dix années qu’il a servi dans nos guerres, soit en marche, soit au camp, il a accompagné votre sujet, galopant avec lui, auprès de lui sous la tente. A l’est, il s’est emparé de Liu-Pou ; à l’ouest il a capturé Kouei-Kou ; c’est lui qui a décapité Youen-Tan sur le champ de bataille, et rétabli l’obéissance dans les provinces septentrionales ; à travers les dangers d’une route impraticable il m’a aidé à soumettre les Tartares Ou-Hoan. La puissance de son génie s’est étendue jusque dans le Léao-Tong, et elle a fait tomber la tête de Youen-Chang. Quoique la puissance du ciel se soit visiblement manifestée (dans les événements), les ordres publiés pendant la campagne font ressortir cette vérité, que la ruine de nos ennemis est due tout entière aux mérites de Kouo-Kia.

« Au moment où il allait être présenté comme digne des plus hautes récompenses, il est mort jeune encore ! Le trône a perdu en lui le plus loyal des serviteurs ; ses collègues pleurent en lui une merveille que rien ne pourra remplacer !

« Donc, appréciant les mérites du défunt comme s’il vivait encore, accordant de plus grands bienfaits à celui qui n’est plus afin d’encourager ceux qui viendront, il faut conserver