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CHAPITRE VII.


Liéou-Hiuen-Té assiste à un banquet dans la ville de Hiang-Yang.


I.


[ Règne de Hiao-Hien-Ty. Année 206 de J.-C. ] « Que signifie cet objet, demanda Tsao-Tsao quand il eut entre les mains le petit oiseau de cuivre jaune ? — Et Sun-Yéou à qui s’adressait cette question répondit : Jadis la mère de l’empereur Chun rêva qu’elle était enceinte d’un petit oiseau de jade, et elle mit au monde le fameux empereur Chun. Vous devez donc regarder comme un heureux présage la possession de cet oiseau de cuivre, et élever une haute tour en souvenir de cet événement fortuné. » Dans sa joie, le premier ministre ordonna la construction, sur les bords du fleuve Tchang-Ho, d’une tour qui fut appelée Tong-Tsio-Tay, la tour de l’oiseau de cuivre jaune[1]. Dès ce jour-la, des ouvriers furent occupés à creuser la terre, à couper des arbres, à façonner des tuiles et des briques polies, si bien qu’au bout d’une année l’édifice devait être achevé. Son second fils, Tsao-Tchy exposa que cette tour devait se composer de trois corps de bâtiments : « Le principal, celui du milieu, ajouta-t-il, conservera le nom de tour de l’oiseau de cuivre ; celui de gauche sera nommé Ku-Long, du dragon de jade, et celui de droite, Kin-Fong, du phénix d’or. » Il voulut encore deux

  1. Le texte chinois de la petite édition appelle alternativement tour et galerie, cet édifice que nous pourrions appeler une pagode dans le sens vulgaire du mot.