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la défendre. Lui-même, à la tête de l’armée, il alla se placer au passage de Kouan-Tou[1]. Pendant ce temps, Youen-Chao, qui depuis l’année précédente souffrait toujours de ses vomissements de sang, se sentait un peu mieux ; il voulut s’occuper de faire une tentative contre la capitale. Mais Chen-Pey l’en détourna par ses conseils : « Les grandes défaites éprouvées l’année précédente à Kouan-Tou et à Tsang-Ting, avaient abattu le courage des troupes ; il valait mieux, à l’abri de fossés profonds et de murailles solides, attendre que les soldats et le peuple eussent repris de nouvelles forces. »

Ce fut à ce moment qu’on annonça l’arrivée de Tsao-Tsao au passage même de Kouan-Tou, et sa marche sur la capitale du pays[2]. « Si nous attendons que l’ennemi soit au pied de nos murs, s’écria Youen-Chao, et sur les fossés, pour nous défendre, il sera difficile de combattre. Je veux sortir moi-même de la ville à la tête de ma grande armée. — Mon père, répliqua Youen-Chang, vous n’êtes pas encore assez bien remis de votre indisposition, n’allez pas si loin et permettez à votre fils de courir en avant à la rencontre de l’ennemi. » Youen-Chao le lui permit ; il envoya aussi des émissaires auprès de ses deux autres fils et de son neveu, dans leurs[3] districts respectifs, pour que, de quatre points à la fois, les troupes de ses provinces pussent attaquer Tsao-Tsao.

  1. Sur la frontière du pays occupé par Youen-Chao.
  2. Ky-Tchéou.
  3. Voir plus haut, page 315, les noms de ces personnages et des districts qu’ils commandaient.