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partir, qu’elle ira vers lui dès que tout sera disposé. » Han-Yn fut immédiatement conduit en prison ; on arrêta aussi les gens de sa suite, et Kouey conseilla encore à Liu-Pou d’envoyer à la capitale le prisonnier Han-Yn, que le premier ministre Tsao-Tsao serait enchanté de tenir sous sa main.

Kouey avait proposé d’expédier Han-Yn sous la conduite de son fils Tchin-Teng ; mais Liu-Pou demanda à faire quelques réflexions, et plusieurs jours s’étaient passés sans qu’il se décidât, quand on vint l’avertir que Hiuen-Té (toujours retiré à Siao-Pey) avait réuni des soldats et enlevé des chevaux, dans le dessein d’une guerre qu’on ne devinait pas encore. « Le premier devoir d’un général, dit Liu-Pou, c’est de songer à son propre intérêt ! » Et au même instant, les deux officiers qui avaient accompagné sa fille (Song-Hien et Oey-So), étant venus le saluer, il les chargea d’aller dans le Chan-Tong prendre de force des chevaux, et de lui en amener un certain nombre.

« Seigneur, répondirent-ils, on avait déjà enlevé environ trois cents bons chevaux, et comme on les ramenait, en passant sur les frontières du district de Siao-Pey, des brigands en ont pris la moitié. Nous savons que le voleur n’est autre que Tchang-Fey, l’un des officiers de Hiuen-Té ; déguisé en brigand des montagnes, il nous a joué ce tour ! »

À cette nouvelle, Liu-Pou, transporté de colère, voulut courir à la tête de ses troupes vers la ville de Siao-Pey, pour arracher la vie à Tchang-Fey, et combattre Hiuen-Té.