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peine de le trouver plus redoutable encore, et de s’attirer de grands malheurs dans l’avenir. Au contraire, Youen-Chao qui formait de si ambitieux projets, ne savait que concevoir une multitude d’entreprises, sans en mettre aucune à exécution. Il ne ferait pas un mouvement du côté de la capitale ; quelles inquiétudes pouvait-il donc inspirer ? Sun-Yo, tout en convenant que Youen-Chao n’avait pas par lui-même de grandes capacités, énumérait tous les conseillers habiles réunis autour de sa personne [1], dont il lui suffirait d’écouter les avis pour mettre le ministre dans de terribles difficultés.

Tsao ne savait définitivement à quel parti s’arrêter, lorsque Kouo-Hia rentra dans le conseil. Il le mit au fait des questions qui s’agitaient, en lui demandant son opinion. « Youen-Chao est un homme irrésolu, que mille petites causes inquiètent et empêchent de prendre une détermination, répondit Kouo-Hia ; les gens habiles qui l’entourent sont divisés entre eux ; quel péril peut nous venir de ce côté ? D’autre part Hiuen-Té ne fait que saisir le commandement de son armée ; la multitude n’est pas encore dévouée à ce nouveau chef. Votre excellence, qui compte sous ses ordres des soldats aguerris, n’a qu’un coup à frapper pour que son autorité soit consolidée. » Plein de joie, Tsao proclama que l’avis de Kouo-Hia était en tout conforme à ses propres intentions.

  1. Tien-Fong, Tsou-Chéou, Chen-Pey, Kou-To, Hu-Yéou, Fong-Ky ; personnages qui ont déjà figuré dans cette histoire et qu’on retrouvera bientôt en scène.